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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 23:51
Localisation : Bali - Indonésie

Coordonnées : 8.34 S
                      115.5 E


Altitude maximale : 3142 m (a.s.l)


Volcan gris - Stratovolcan



Vue du temple Pura Pasar Agung et du volcan (Gunung) Agung en arrière plan.

Crédit photo : Alexandre Pascault



Accessibilité : Deux chemins existent. Depuis le temple Pura Pasar Agung, compter environ 3h heures de marche par la voie Sud pour atteindre la côte de 2900 mètres. Pour atteindre le sommet du volcan il convient de partir depuis le temple Pura Besakih mais le dénivelé de 2000 mètres réserve ce chemin aux bons grimpeurs. Il semble que l’on puisse s’affranchir des services d’un guide pour cette ascension. En tant que point culminant de l’île le volcan accroche tous les nuages et le temps peut très vite tourner au froid et à la pluie.



Point culminant de Bali et véritable objet de culte pour les Hindouistes balinais, le volcan Agung domine du haut de ses 3142 mètres l’extrémité Est de l’île emblématique de l’archipel indonésien. L’édifice volcanique est composé d’un stratovolcan unique coiffé d’un cratère sommital de 500 mètres de diamètre pour 200 de profondeur. La vue depuis le sommet permet d’apprécier la forme parfaite de la Caldeira du volcan Batur situé à seulement quelques kilomètres au Nord-ouest. Cette caldeira est le résultat de l’effondrement du Batur sur lui même il y a environ 20 000 ans alors que le volcan avait une taille à peu près comparable à celle de l’actuel Agung.

Le moins que nous puissions dire est que ce volcan est peu documenté. En effet,  peu d’études scientifiques ont été menées visant à connaître son fonctionnement et la nature de ses rejets si bien qu’il est assez aisé de penser que son comportement est similaire à celui de son proche voisin, le Gunung Batur. Ce manque de données est lié à la relativement longue période d’inactivité séparant deux phases éruptives (environ 100 ans), ce qui semble court à l’échelle de nombreuses régions du globe mais long en Indonésie compte tenu du nombre de volcans en activité permanente.

Ce volcan a cependant fournit aux scientifiques les meilleures données concernant une perturbation atmosphérique volcanique lors de l’éruption de 1963, ce qui à notamment servi à élaborer un modèle sur la structure thermique atmosphérique. L’éruption, la seule répertoriée depuis 1843, produisit l’équivalent de 0.95 km3 de roches (Self et King, 1996). Les produits éjectés furent très hétérogènes en termes de composition, allant de basaltes jusqu'à des basaltes andésitiques et andésites ; ce qui tend à montrer un fort mélange au sein de la chambre magmatique. D’après Self et King,  le mélange a eu lieu peu de temps avant l’éruption avec l’injection de magma basaltique dans une chambre contenant essentiellement un magma andésitique. Une conséquence de cette hétérogénéité magmatique est que la dynamique de l’éruption fut elle aussi assez complexe, débutant par une importante coulée de lave à la fin février et évoluant petit à petit vers une dynamique explosive. Le paroxysme fut atteint le 17 Mars où de nombreuses nuées ardentes tuèrent plus de 1700 personnes.  

Aujourd'hui, et malgré l’apparition de temps à autres de quelques panaches de fumées s’échapant du cratère sommital, aucun signe de réveil du volcan ne semble être observé.


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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 18:16
Localisation : Bali, Indonésie


 Coordonnées : 8°14' S
                    115°25' E


Altitude maximale : 1717 m


Description succinte : stratovolcan gris

Crédit photo : Emmanuelle Bouquot


Accessibilité : Depuis la ville de Toya Bunkkah, au pied du volcan, la piste la plus fréquentée pour l’ascension vous mène au sommet en 3 heures d’une marche peu difficile. Les 800 mètres de dénivelé se réalisent en général de nuit afin de faire profiter aux touristes du lever de soleil depuis le sommet et d’éviter les nuages souvent présents au cours de l’après-midi.

Ce volcan est une destination proposée par l'équipe d' Aventures et Volcans.



Des deux édifices volcaniques majeurs présents à l’Est de Bali le volcan Agung est le plus élevé mais le Batur est le plus actif.
La modeste élévation du Batur, 1717 mètres, et sa spectaculaire caldeira en font l’un des lieux les plus touristiques de l’île. Le cône du volcan actuel est en effet situé au centre de deux caldeiras concentriques et elliptiques mesurant respectivement 6x9 et 10x13 km de largeur et qui renferment dans leur partie Est un lac aux eaux bleu virant au turquoise profond de 81m. A l’arrivée au sommet de la caldeira externe, comme le montre la photo, on peut donc apprécier en contrebas tout un paysage volcanique actuellement désert s’élevant progressivement jusqu’au sommet du cône actuel.

Si le fond de la Caldeira est actuellement inhabité, ce ne fût pas toujours le cas, c’est ainsi qu’en 1917 puis en 1926 le village de Batur fût par deux fois rasé par deux éruptions majeures avant d’être finalement reconstruit sur le bord de la caldeira. La coulée de lave noire que l’on aperçoit sur la photo correspond à la dernière grande éruption de 1963 et nous rappelle clairement combien installer une ville à proximité directe d’un volcan est une idée périlleuse. Mis à part les éruptions majeures le volcan est le siège d’activités volcaniques plus modestes récurrentes au bout de quelques années et d’une activité fumerollienne permanente.

Le complexe volcanique du Batur repose sur une base de roches sédimentaires et volcaniques mises en place entre le Miocène et le Pliocène, soit grossièrement entre 20 et 3 Ma. Sur ces roches s’est édifié le premier stratovolcan jusqu’à une hauteur avoisinant probablement les 3000 mètres. Ce volcan, composé de téphras et de laves d’andésite basaltique et de basalte, s’est effondré il y a 29300 ans lors de l’éruption responsable de l’émission des ignimbrites dacitiques dites « Ubud » et « Gretek ». Les roches composant cet ancien volcan sont bien visibles à l’Est et au Nord sur les parois de l’imposante caldeira I (externe) qui est le résultat de cet effondrement. Il est estimé actuellement que la dépression engendrée au cours de cet effondrement était de l’ordre du kilomètre ! La caldeira II (interne) à été crée il y a 20150 ans suite à l’effondrement d’un nouveau volcan formé à l’aplomb de la même cheminée volcanique. Cette nouvelle éruption à donné lieu à l’émission des ignimbrites dacitiques dites « Gunungkawi » et « Batur ».

Le volcan actuel s’est formé à l’intérieur de la caldeira II. L’activité volcanique associée est notamment marquée par la formation de maars et de cônes de cendres, on en a recensé plus de 10. Les dépôts phréatiques et phréatomagmatiques recouvrent ainsi une grande partie de la surface de la caldeira. Cependant, ce sont des éruptions de laves vitreuses riches en basalte à olivine et en andésite basaltique qui ont représenté l’essentiel de l’activité volcanique. Ces éruptions se produisent encore actuellement au centre de la caldeira et ont déjà formé de nombreux cônes dont trois au moins de très grande taille.

Selon Marinelli et Tazieff, en 1967, La longue période d’émission de basaltes et d’andésites basaltiques basiques ayant précédé l’expulsion des ignimbrites a favorisé une forte zonation de la chambre volcanique par le biais d’une importante cristallisation fractionnée. La présence et le mouvement d’une ou plusieurs failles normales, mises en évidences par le basculement des couches en surface, aurait pu favoriser une remontée du gradient géothermique et ainsi remobiliser la volumineuse partie supérieure acide de la chambre et l’expulser vers la surface sous la forme d’ignimbrites dacitiques. Les condition géodynamiques de la région ayant peu évolué en 20 000 ans et la composition observée des laves étant de plus en plus appauvrie en SiO2, il est probable que le réservoir magmatique présente de nouveau les même signes de zonation et qu’un jeu important dans le système de failles puisse libérer dans le futur de nouvelles ignimbrites.



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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 12:19
undefinedLocalisation : Halmahera, Indonésie

Coordonnées : 0,90 N

                            127,32 E

Altitude : 630 m


Description succinte : Stratovolcan


Grimpabilité : c'est une île du bout du monde, personne ne vous empèchera à priori de le gravir mais il y a beaucoup de volcans plus intéressants dans la région.


Crédit photo : Jean Marc Roussel


Hiri est un petit volcan de l'archipel des Molluques, en Indonésie, s’élevant de 630 m au dessus de la mer et formant une île de 3 km de large actuellement entièrement recouverte de forêts. Son histoire géologique est à rapprocher de celle du volcan Gamalama, son proche voisin culminant à 1716 m sur l’île Ternate.

Peu d’études ont été menées sur ce volcan mais il semblerait que sa dernière éruption connue soit d’âge holocène.
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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 19:00
Merapi.jpgLocalisation : Ile de Java, Indonésie.
Coordonnées : S 7° 54'
                            E 110° 44'
Altitude : 2911m

Description succinte : Stratovolcan actif
Volcan  gris

Grimpabilité : 5 à 6 heures au départ de Selo. Le sentier, ouvert dans les années 60 par Haroun Tazieff, est bien tracé et sans grande difficulté. Comme le résume le Lonely Planet "C'est facile mais abrupt...". Un guide n'est pas obligatoire mais il semble assez facile d'en trouver une fois sur place. Le départ se donne généralement vers 1h du matin à la lumière des frontales afin de bénéficier du lever de soleil depuis le sommet. L'accès est gratuit mais il n'est pas impossible que l'on vous demande une petite "taxe" à un moment ou à un autre...

Photo AFP

En indonésien Merapi signifie « montagne de feu ». Ce surnom n’a rien d’anodin car dans les faits il est le volcan le plus actif d’Indonésie et l’un des plus actifs de la planète. Situé au centre de l’île de Java, au nord de Yogyakarta, il est le plus jeune et le plus méridional des volcans d’une chaîne s’étendant NNW jusqu’au volcan Ungaran. Le volcanisme d’arc très intense présent dans cette région est lié à la subduction rapide (6cm/an) de la plaque indo-australienne plongeant vers le nord sous la plaque de la Sonde. Cette intense activité est un problème lorsque l’on connaît la densité de population dans cette région (environ 1,5 Millions d'habitants vivent autour du volcan) et la faible distance (25 km) qui sépare le volcan de « Yogya », ville d'environ 500000 d'habitants.

L'édifice volcanique se présente sous la forme d'un magnifique cône surplombant de plus de 2000 mètres la "plaine" environnante. Le volcan actuel avoisine les 3000 mètres d'altitude pour un diamètre à sa base d'environ 10 kilomètres. Pourtant, à l'instar de nombreux volcans dans le monde, cette morphologie simple masque une histoire plus complexe. En effet, les études structurales et physico-chimiques sur le Mérapi montrent une évolution en 4 périodes majeures:
- Pre-Merapi : > 400 000 ans. Il est représenté par un cône basaltique riche en olivines « Hill Bibi », culminant à 2025m au Nord-Est du volcan, sous la forme d'un fer à cheval témoignant de phases d'éffondrement de l'édifice,
- Old Merapi: de 60 000 - 8000 ans. Période caractérisée par des éruptions de basalte effusif et de nombreuses coulées pyroclastiques,
- Mature Merapi: de 8000 - 2000 ans. Avec émission d'un magma andésitique et des coulées pyroclastiques de type Saint Vincent (caractérise un effondrement gravitaire de nuages volcaniques chargés de cendres),
- New Merapi: 2000 ans - actuel. Emission de basaltes et d’andésites associées à des coulées pyroclastiques, des éruptions vulcaniennes à Sub-pliniennes et phréatomagmatiques. Cette dernière phase aboutit à la morphologie que nous connaissons aujourd'hui.
La production d’andésites correspond à des périodes de faible activité volcanique, avec une plus forte cristallisation fractionnée dans la chambre, alors que celle de basalte est associée à une augmentation de cette activité. Cette variation dans la composition est interprétée par un afflux de magma primitif mafique dans la chambre magmatique active qui favoriserait l’éruption d’un magma plus évolué (Gertisser et Keller, 2003).

Depuis 600 ans, l’activité a été dominée par la fabrication et la destruction sous forme de coulées pyroclastiques de dômes ou de coulées de laves andésitiques très visqueuses. En effet, lorsque le dôme ou les coulées de lave atteignent leurs limites physiques de hauteur, d’épaisseur ou d’inclinaison, ils peuvent s’écrouler et entraîner la formation de « Merapi Type nuées ardentes » (Escher, 1933; Macdonald, 1972), terme utilisé par convention pour caractériser un flux pyroclastique produit par démantèlement gravitaire.
Ces lentes coulées de lave incandescentes, très visibles de nuit, sont à l’origine du nom du volcan (Montagne de feu) alors que les fréquentes nuées ardentes rendent le sommet du volcan totalement dépourvu de végétation, et ce
malgré la chaleur et l’humidité de la région.

Sur les 80 éruptions répertoriées dans les temps historiques, près de la moitié semblent avoir été accompagnées de ces nuées ardentes, ce qui est plus que tout autre volcan dans le monde, et il n'est pas éxagéré de dire, même si aucun décompte exact n'existe, que ce volcan à pu faire plusieurs miliers à dizaines de miliers de victimes durant son histoire. Les deux risques principaux sont, comme nous l'avons déja vu la production de nuées ardentes, mais aussi la production de lahars puisque le climat équatorial sur la zone peut apporter de grandes quantités d'eau. Pourtant, la population, loin de déserter les pentes du volcan, a même tendance à s'accroitre. Ce phénomène se retrouve sur de très nombreux volcans dans le monde et est lié à trois principaux phénomènes:
- La raréfaction des éspaces protégés du à l'accroissement démographique,
- La fertilité exceptionelle des terrains volcaniques et en particulier dans le cas des volcans gris,
- Les croyances qui attribuent souvent aux volcans la résidence de divinités, des pouvoirs surnaturels... Il sont ainsi souvent le lieu de pélerinages et parfois à l'origine de l'évolution (parfois même la disparition) de civilisations. 
Les risques associés au Mérapi ont donc favorisé la création d’un laboratoire dès 1952. Baptisé Merapi Volcano Observatory (MVO) en 1988, il est depuis 1997 connu sous le nom de Volcanology Technical Research Center (VTRC) .

Une étude sur la production de lave du volcan compilée par Siswowidjoyo et al. (1995) montre que les volumes cumulés émis depuis 1870 augmentent de façon linéaire, donc que la production est constante mais que des éruptions plus volumineuses surviennent périodiquement, reflétant une dynamique du réservoir de magma. De telles périodes ont été plusieurs fois observées au cours du siècle dernier, notemment en  1907, 1930–1931, 1961, et 1984–1989. Selon B. Voight et al. (2000) ces observations montrent que le magma est alimentée continuellement dans un réservoir qui se décharge dans un cycle de 20-30 ans au cours d’une plus grosse éruption. Ils précisent également qu'il est important de rappeler que la destruction du sommet du Merapi ne doit pas être exclue, voire même envisagée, au cours du 21ème siècle. En effet, de telles éruption semblent, selon les récits, avoir eu lieux en 1822 et 1872.


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