Localisation : France, Alpes-maritimes
Coordonnées : 43.51 N
6.90 E
Altitude maximale du massif : 618m au Mont Vinaigre
Stratovolcan - Volcan rouge
Photo Lionel Ruhier : aiguilles de rhyolites bordant la caldeira de Maure-Vieille
Accessibilité : Aucune difficulté d’accès. Le massif est parcouru toute l’année à pied, à cheval ou à vélo. L’alternance de terrains faciles et techniques en font un des lieux les plus fréquentés par les VTTistes sur la Côte d’Azur. Il est même possible de s’avancer au centre du massif en voiture par certaines routes.
L’accès peut cependant être restreint ou interdit en été lors des risques accrus d’incendies.
A noter que ce secteur correspond à la balade n°42 du guide Randoxygène édidé par le CG du 06 intitulée « Mont Saint- Martin ».
Situé sur la Côte d’Azur, entre les villes de Saint-Raphaël et de Cannes, le secteur de l’Estérel est un lieu de toute beauté où il est possible d’admirer un dédale de roches rouges (rhyolites) plonger dans les eaux profondes de la Méditerranée. Ce relief accidenté mesurant approximativement 16 km par 25 et culminant à 614 mètres au Mont Vinaigre a été le siège d’une très intense activité volcanique en adéquation avec la taille modeste de la zone. Ce paradoxe s’explique en partie par l’âge très éloigné de cette période et par l’effondrement d’un morceau du massif en mer lors du basculement de la Provence, il y a entre 5 à 6 Ma.
La mise en place de l’Estérel remonte à l’ère primaire avec la persistance d’une activité volcanique importante ayant évolué sous différentes formes entre –290 et –250 Ma. L’origine de ce volcanisme semble être liée à la présence de fortes forces en distension ayant favorisé un amincissement de la croûte avec une remontée du magma associée (volcanisme d’arc).
Les premières manifestations volcaniques ont lieu sous la forme d’éruptions fissurales de roches basiques, des basaltes, en quantités assez modestes. Suite à l’épuisement de ce réservoir se mettent en place des rhyolithes provenant du mélange d’un magma évolué dérivé du manteau et d’un magma issu de la fusion de la croûte inférieure sans aucune relation avec le volcanisme basique initial (Poitrasson et Pin, 1998). Ces rhyolithes vont être émises en quantités considérables sous forme d’ignimbrites qui vont progressivement napper le relief. La coulée la plus importante, appelée A7, s’est par exemple étendue sur l’ensemble du fossé permien, soit sur près de 30 km avec des épaisseurs allant jusqu’à 200 mètres.
L’activité volcanique devient ensuite progressivement explosive à la suite de processus de cristallisation fractionnée dans la chambre magmatique associés à un dégazage du magma. C’est au cours de cette phase qu’apparaissent de véritables stratovolcans comme par exemple celui de Maure-Vieille. Au cours de cette phase, de grandes quantités de rhyolithes se sont épanchées, en alternance avec des dépôts liés aux activités explosives (cendres, lapillis, bombes). La fréquence et la puissance des éruptions entraînent un appauvrissement progressif de la teneur en gaz dans la chambre magmatique. Cette évolution se traduit en surface par des émissions sous forme de dômes de laves possédant une viscosité en nette augmentation et qui s’épanchent lentement en surface. Ces laves sont facilement identifiables sur site par leur aspect massif et les nombreuses traces de fluidalité en dégradé de rouge qui les dessinent.
Les dernières manifestations volcaniques ont été la mise en place de necks de Trachytes en quelques endroits limités du massif dont "La Batterie des Lions", à Saint-Raphaël en est le plus visible exemple.
L’histoire de la zone va rester calme jusqu’à l’apparition du soulèvement alpin, vers 60 Ma, où une quantité limitée de magma va remonter sous le massif sans pour autant atteindre la surface. Sa mise en place sous forme de sill va permettre la cristallisation de roches appelées "Esterelite" ou "porphyre bleu de l’Estérel".
Parmi les différents volcans recensés dans l’Estérel, celui de Maure-Vieille est sans conteste le plus connu. Ce stratvolcan a probablement été l’édifice le plus actif parmi ceux encore identifiables sur le continent. Inutile de chercher dans le paysage actuel la forme conique caractéristique d’un volcan explosif ; seule une étude attentive des roches permet de déterminer les contours de la caldeira d’un diamètre d’environ 2km formée par l’effondrement du cône sur lui même, il y a possiblement entre 255 et 245 Ma.
L’étude la plus détaillée de cet édifice date du travail de thèse de Marc Boucarut, publiée en 1971 et d’autres études réalisées par Gilbert Crevola à la même période. C’est donc au début des années 1970 qu’ont été reprises et complétées les informations sur grandes étapes du volcanisme de l’Estérel et dont s’inspire en grande partie cet article.
La chronologie actuellement admise indique que l’activité du volcan de Maure-Vieille semble avoir débutée par une phase pyroclastique à tufs stratifiés subhorizontaux. Ce type de manifestation pourrait avoir été créé par des explosions phréatomagmatiques et avoir donné lieu à un appareil de type maar. Ces dépôts liés à des déferlantes basales sont mesurables sur une épaisseur de plus d’une centaine de mètres dans le vallon de Maure-Vieille et témoignent de l’importance des matériaux éjectés. A la suite de cette phase se mettent en place des tufs ponceux en quantité plus limitée qui sont ensuite recouverts d’un dôme-coulée de rhyolite fluidale très visqueuse (cette dernière phase est souvent appelée à tord volcanisme Pyromidal). La vidange de la chambre magmatique est suivie d’un effondrement et de la création de la caldera de Maure-Vieille qui sera par la suite en partie remplie par des dépôts volcaniques et sédimentaires.
Quelques neck de trachyte se sont ensuite mis en place par intrusion à l'intérieur même de la caldeira et sont encore visibles actuellement.
L’étude du volcanisme de l’Estérel semble présenter peu d’intérêt d’un point de vue scientifique puisque très peu d’études sont venues compléter les données, certes très détaillées, datant du début des années 1970. Cependant, il ne fait nul doute que l’évolution des techniques en volcanologie permettraient de nos jours d’approfondir l’étendue des connaissances sur cette belle région.
Vous trouverez à cette adresse la description détaillée de l’évolution des différentes formations rencontrées au cours d’un parcours organisé. parcours
Pour connaitre les dates de ces sorties organisées par « Le groupe des amis en marche » vous pouvez consulter leur site internet : http://www.geologierandonneurs.fr/