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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 18:31
Localisation : Ile de Kyushu - Japon


Coordonnées :
32.75 N
                      130.3 E



Altitude maximale : 1483 m (a.s.l)




Volcan gris - Stratovolcan


Accessibilité : Monter le Mont Unzen n’est pas chose difficile. Pour cela il suffit de se rendre à la ville de Unzen, située au pied du volcan et de rejoindre ce que l’on appelle le Nita Pass (1080m), un petit complexe touristique et surtout point de départ des sentiers de randonnée. Pour rejoindre le Nita pass le choix ne manque pas : à pied compter un peu plus d’une heure depuis la ville, en bus ou en voiture (accès payant). Le point le plus haut des circuits de randonnée sera le Fugen-dake (1359 mètres) l’ancien plus haut sommet du complexe avant l’éruption de 1990-1996. Pour les moins marcheurs un téléphérique permet l’accès au Myoken-dake (1330m). En revanche ,l’accès au point culminant du volcan, le mont Heisei Shinzan, mis en place lors de la dernière éruption, reste rigoureusement interdit.



Le Mont Unzen (Unzendake) est un complexe volcanique situé sur l’île de Kyushu (Sud du Japon) au sein d’une dépression longue d’environ 35 km d’Est en Ouest et appelée « Unzen Graben ». Cette dépréssion, d’origine à la fois volcanique et tectonique, est l’un des nombreux bassins dits « d’arrière arc » qui s’étendent en échelon parallèlement au front volcanique principal situé environ 70 Km plus à l’Est. Le front volcanique et le volcanisme d’arrière arc sont ici liés à un contexte de subduction ou la plaque océanique philippine plonge sous la plaque eurasienne.

Le volume du complexe volcanique du Mont Unzen est estimé à 128 km3 et est divisé entre l’ "ancien" (120 km3) et le "jeune" Unzen  (8 km3):

    - Le Unzen "ancien" a débuté sa mise en place il y a 500 000 ans, âge mis en évidence grâce à de nombreux forages réalisés autours de l’édifice. Les plus anciennes roches affleurantes datent quant à elles d’une période allant de 300 000 à 200 000 ans. On pense aujourd’hui que ce volcan était à l’origine centré près du présent "jeune" Unzen avant d’avoir été déplacé par le jeu de mouvements de failles et profondément érodé.
    - Le Unzen "jeune" a été mis en place par quatre volcans : Nodake, Myokendake, Fugendake et Mayuyama. Les trois premiers sont datés respectivement de 100 à 70 000 ans, de 30 à 20 000 ans et de moins de 20 000 ans pour le Fugendake qui est le seul actif des trois actuellement. Le volcan Mayuyama est un peu à part puisqu’il a mis en place d’énormes dômes de laves sur le flanc Est du complexe volcanique il y a environ 4000 ans. Le taux de production des laves du "jeune" Unzen semble 10 fois moins important que celui calculé par les scientifiques pour la phase « ancienne ».


Au cours de ses 500 000 années d'existance le Volcan Unzen a émis des laves sous forme de dômes ou de coulées et des matériaux pyroclastiques d’une composition andésitique à dacitique. Les émissions de laves ont été majoritairement sous forme de coulées au cours de l’ "ancien" Unzen alors que la création de dômes a été majoritaire au cours des 100 000 dernières années ; cette constatation explique le taux de production de laves dix fois supérieur au cours de l’ "ancien" Unzen . Les produits des différentes éruptions ont recouvert les alentours du volcans sur un diamètre de plus de 20 km mais aucune éruption de grande ampleur (de type plinienne) n’a été recensée dans l’histoire du volcan.
A l’arrière d’une zone de subduction, les forces tectoniques et la circulation du magma entraînent un amincissement de la croûte (continentale ou océanique) et une remontée du magma : c’est la formation d’un bassin d’arrière-arc. Le complexe volcanique du Mont Unzen s’inscrit dans ce type contexte. Les premières traces de volcanisme dans le Unzen Graben sont datées de 4.6 Ma (Yokohama et al. 1982) avec la mise en place d’un basalte andésitique. Les dépôts volcaniques intercalés de dépôts marins se sont ensuite succédés jusqu’à la mise en place des andésites de « Tonosaka » il y a 500 000 ans puis la formation de l’« ancien » volcan Unzen. Le passage d’un basalte originel à une andésite puis une dacite est lié à l’importance de la contamination crustale enrichissant le magma en Silice.
Les laves émises sont composées de 57 à 67% de Silice à phénocristaux de hornblende et plagioclases auxquels s’ajoutent en plus petites proportions orthopyroxènes, clinopyroxènes, quartz, biotites et olivines.


Le mont Unzen possède le triste record de la plus grande catastrophe volcanique du Japon. Cet événement est survenu en 1792 à la suite de l’effondrement d’un dôme de lave mis en place sur le volcan Mayuyama. Les débris de cette avalanche ont violemment percuté l’océan, créant un tsunami dévastateur. La vague géante et les lahars hottèrent la vie à près de 15 000 personnes dans la ville voisine de Shimabara.
L’autre éruption marquante de ce volcan, la plus médiatisée, est celle qui s’est produite de 1990 à 1995. Durant plus de 5 ans le volcan a émis des laves dacitiques, créant un dôme actif au sommet du Fugendake. L’alimentation permanente de ce dôme a permis sa recréation à la suite de chaque effondrement gravitaire. Les nuées ardentes associées étaient de taille modeste jusqu’au jour du 3 juin 1991 où une nuée d’une ampleur inattendue emporta les époux Krafft ainsi que 41 autres personnes alors engouffrés dans une vallée sur les pentes du volcan (voir la vidéo). On dénombrera au plus fort de la crise plus de 10 coulées pyroclastiques par jour. Fort heureusement, Shimabara, alors que située à seulement 6 km du sommet du volcan, s’est trouvée en grande partie abritée des coulées pyroclastiques grâce à la barrière naturelle qu’offre le Mont Mayuyama, qui avait causé tant de dégâts à la ville en 1792.

Le chantier d’un forage de 1700 mètres, depuis la surface du Fugendake jusqu’à la base du volcan estimée à environ 1000 mètres sous le niveau de la mer, a vu le jour au début de l’année 2003 afin de déterminer avec plus de précisions les caractéristiques de fonctionnement de ce type de volcans. Malgré les difficultés techniques attendues les scientifiques semblent avoir réussi leur pari. Quelques éléments de réponses sur les données obtenues sont visibles sur ce lien.

voir la webcam du volcan


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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 13:33
Localisation : île d'Honshu, Japon


Coordonnées : 35°21' N
                    138°44' E


Altitude maximale : 3776 m


Description succinte : stratovolcan, volcan rouge

Crédit photo : M. Sugiyama. Photo prise au lever du soleil, le 1 janvier 2005, depuis la ville de Shizuoka.


Accessibilité : Avec plus de 200 000 visiteurs par an, les sentiers qui montent au sommet du volcan ne présentent pas de difficultés techniques ni d’orientation mais nécessitent une forme suffisante pour s’affranchir la longue distance entre la fin de la route, à 2300m, et le sommet. Du fait de sa haute altitude, le cône est recouvert de neige et de glace hors période estivale et certains équipements sont alors indispensables pour le gravir.

Ce volcan est une destination offerte par l'équipe d' Aventures et Volcans.



Véritable icône au pays du soleil levant, le Fuji San est un majestueux volcan aux dimensions impressionnantes situé 100Km au sud-ouest de Tokyo, sur l’île de Honshū. Ses 3776 mètres d’altitude font de ce volcan le plus haut sommet de l’archipel nippon, loin devant son dauphin, la montagne Kita-Dake (3193m).

Mesurant 30 km de diamètre, la Fuji San, aussi appelé Fuji-Yama par les occidentaux, est un cône quasi-symétrique de 870 Km3 de matériaux volcaniques coiffé d’un cratère de près de 600 m de diamètre et dont les pentes sont constellées d’une centaine de cônes adventifs témoignant le passé tumultueux du volcan. La montagne la plus visitée au monde, foulée par près de 200 000 visiteurs et pèlerins chaque année, cache sous son aspect paisible et ses neiges sommitales, un appareil à peine endormi vieux de plusieurs centaines de milliers d’années.

Le mont Fuji est un stratovolcan qui s’est édifié au cours d’une série d’éruptions volcaniques. Le cône est situé à l’aplomb d’une zone de subduction où la plaque philippines plonge sous la plaque eurasiatique. Cependant, le volcanisme engendré par ce type de phénomène ne peux expliquer à lui seul la nature et la quantité des produits émis estimés à 10 000 Km3 tous les 100 000 ans. Une étude publiée en 2004 dans la revue New Scientist par une équipe de chercheurs de l’Université de Kyoto à mis en avant l’existence d’un panache mantellique (plume) directement sous le volcan qui permettrait à la chambre magmatique d’être alimentée par d’énormes volumes de magma en provenance du manteau. La conjugaison du caractère explosif d’un volcanisme de subduction et d’une forte alimentation en basalte serait donc responsable de l’immense taille et de l’intense activité du volcan depuis le début de sa formation.

Les premières phases d’édification du volcan remontent à la mise en place du panache mantellique dans un contexte de collision continentale il y a environ 2 Ma. De cette période il ne reste qu’un cœur d’andésite mis en évidence à l’intérieur du volcan et des couches de basalte. Il y a environ 100 000 ans, un regain d’activité du volcan a entraîné la création d’un nouveau cône, le Ko-Fuji (« Vieux Fuji ») et l’enfouissement sous celui-ci des appareils volcaniques antérieurs dont la présence est a peine trahie par quelques irrégularités sur les pentes du volcan. La croissance du Shin-Fuji (« Nouveau-Fuji ») à débuté avec une période d’intense émission de laves s’étalant entre 11 000 et 8 000 ans BP (avant J.C.) comptant pour les quatre cinquièmes du volume du nouveau volcan. Par la suite s’est mise en place une alternance de période d’émissions de laves et d’activités pyroclastiques associée à la formation des nombreux cônes adventifs depuis 4 000 ans.

Dans les temps présents, on estime qu’une quinzaine d’éruptions ont eu lieu depuis l’an 781 avec quelques longues périodes d’inactivités comme entre 1083 et 1511 où depuis la dernière éruption fin décembre 1707. Cette dernière éruption à été la plus importante des temps modernes. Au cours de cet événement qui forma le cratère Hoeizan sur le flanc sud-est du Fuji San, les cendres émises se sont propagées jusqu’à Tokyo, pourtant située à 100 km du volcan.

Même si le risque volcanique lié à ce volcan est pour le moment limité si l’on en croie les spécialistes, il ne fait aucun doute qu’il finira par se réveiller à nouveau dans un proche avenir. On a cru à ce réveil entre septembre 2000 et janvier 2001 lorsque le nombre de secousses telluriques à augmenté sensiblement pour passer de 2 par mois à plus de 200 en novembre. Ces secousses, situées à 15 km sous la surface, ont probablement été provoquées par des mouvements au niveau de la chambre magmatique mais n’ont pas provoqué de manifestations volcaniques extérieures.

Voir les webcam du volcan




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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 09:36
undefinedLocalisation : Péninsule du Kamchatka, Russie.

Coordonnées : 56,65 N

                           161,36E
Altitude : 3283m

Description succinte : Stratovolcan actif
Volcan gris

Grimpabilité : Interdite actuellement. La dernière ascension date de 2004 et aucune n'avait été faite depuis 30 ans. Klyuchi est la ville de départ pour observer le volcan. Une fois sur le massif, des sentiers existent suivant les expéditions scientifiques....


Il ne s'agit certainement pas du volcan que vous/nous visiterons en premier, mais il fait tellement parler de lui depuis un an qu'il fallait bien lui accorder une interview...

Shevelush (
Шевелуч) vient du mot Itelmen "Suelish" qui signifie montagne fumante. Ce nom n'est pas volé puisqu'il s'agit du volcan actif le plus septentrional de la péninsule du Kamchatka, à l'extrème est de la Russie. Il s'agit également d'une des structures volcaniques les plus importante de la péninsule qui couvre une superficie globale d'environ 1300 km². Il trouve son origine dans la subduction de la plaque pacifique sous la plaque eurasie et fait ainsi partie de la très connue ceinture de feu du pacifique.

Tant du point de vue géologique que morphologique, le shevelush doit être considéré comme une structure volcanique complexe. Elle comprend:
- Un vieil édifice appelé Stary (vieux) Shevelush. C'est en fait un vieux stratovolcan polygénique dont la base est formée de dépôts clastiques andésitique grossiers ayant une épaisseur qui peut atteindre 1500 mètres. Les quelques restes encores observables de l'ancien édifice montrent que, de la base vers le sommet, les dépôts évoluent d'une composition essentiellement d'origine pyroclastique (65-70%) à des dépôts de plus en plus éffusifs (60-65%) et ce sur une épaisseur totale de plus de 2000 mètres,
- Une caldeira de 9 kilomètres de diamètre éventrant la partie méridionale du vieux stratovolcan. Cette caldeira présente des dimensions impressionantes, ces escarpements latéraux font de quelques centaines de mètres à 1500-1600 mètres de hauteur,
- L'édifice actif actuel, appelé Molodoy Shevelush, construit par l'empilement de dômes andésitiques et leur couvertures. Il est situé dans la partie nord ouest de la caldeira et occupe une superficie d'environ 70 km². Deux cratères jumeaux de 1.8 et 2 km de diamètres occupent son sommet, éventrés au Sud Ouest. De fait, l'activité volcanique à lieu 600m en aval du sommet de l'édifice, à une altitude donc d'environ 2800 m.
L'ensemble a été fortement modelé par la dernière glaciation, le massif a présenté une des plus grande calottes de la péninsule (80x50 km). Les éruptions sous-glaciaires devaient être monnaie courante, à l'image de ce qui à pu être observé en 1999 au Grimsvötn en Islande.

Les premiers indices d'activité (estimés d'après l'analyse de terrasses marines anciennes) remontent à 60 - 70 000 ans. Le Stary Shevelush prend place dans un ensemble de failles N000 - 040 qui décalent le socle vers le Sud Ouest en direction du groupe volcanique du Klyuchevskoy. Les produits émis ont au départ une composition prédominante d'andésites à amphiboles-plagioclases. Vers la fin de l'évolution de l'édifice, outre des émissions plus majoritairement effusives, les produits se diversifient avec l'émission d'andésites, andésites basaltiques et même quelques basaltes. De nombreux dômes andésitiques extrusifs font leur apparition, y compris durant la période Holocène. On estime que le volcan atteignait entre 4000 et 4200 mètres d'altitude.
Il y a un peu plus de de 24000 ans,
une ou plusieurs méga-explosions du Stary Shevelush affectent la partie sud du volcan et forme la caldeira. Le volume de matériaux éjecté est estimé de 50 à 60 km cubes. (rappel: l'explosion ne crée pas directement la caldeira, c'est la vidange de la chambre magmatique qui va entraîner l'effondrement des couches supérieures).
Depuis, le
Molodoy Shevelush se développe au sein de cette caldeira. Une soixantaine d'éruptions majeures sont recensées durant l'Holocène couvrant une superficie de 300 km². L'épaisseur visible des dépôts dépasse les 600 mètres. Deux types d'éruptions caractérisent le Molodoy Shevelush:
- des explosions catastrophiques dont la récurrence est de l'ordre de 100 à 300 ans (les deux dernières sont celles de 1854 et 1964). Les émissions sont supérieures à 1km cube et les dépôts pyroclastiques dépassent localement 50 mètres,
- des éruptions faibles à moyennes qui ont lieu entre ces grosses explosions. Elles sont souvent accompagnées de la formation de dômes extrusifs comme c'est le cas actuellement. Elles débutent de 10 à 30 ans après les éruptions majeures et peuvent se dérouler sur plusieurs années.
Les matériaux émis actuellement sont toujours de composition entre andésite et andésite basaltique. Une particularité très intéressante est que l'on y trouve à la fois des amphiboles (Hornblende) et une olivine magnésienne. Cela en fait une lave rare dans le monde, qui une fois refroidie donne une roche appelée adakite dont la présence dans la zone est discutée  (voir ici pour une des hypothèses avancées).

Cet article est tiré en grande partie des textes de Melekestsev et al. dans le livre "active volcanoes of Kamchatka", et du livre de Y. Markhinin "Pluto's chain".

Voir la Webcam du volcan
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